Guide de l’aspirant vigneron

Ne devient pas vigneron qui veut. Les ingrédients incontournables : être curieux, travaillant, bien entouré et surtout extraordinairement passionné! Vous caressez l’idée de faire le grand saut? Ce petit guide est pour vous.

Devenir vigneron : un plongeon qui se planifie

Être vigneron, c’est avant tout être un entrepreneur. Et tous les entrepreneurs vous le diront, pour jeter les bases solides d’un projet entrepreneurial, il faut un bon plan d’affaires.

Planter de la vigne au Québec

 

Avant de mettre les mains dans la terre pour planter vos premières vignes, quelques heures derrière votre ordinateur s’imposent afin de rédiger votre plan d’affaires et de préparer votre montage financier.

Yvan Quirion, du Domaine St-Jacques, explique :

« Être vigneron au Québec, c’est avant tout être un entrepreneur qui va compétitionner contre 15 000 vins étrangers de grande qualité qui sont vendus à la SAQ, dans les restaurants, les bars et les épiceries. Il faut être prêt à travailler fort pour faire sa place à travers toutes ces marques étrangères solidement implantées ici depuis longtemps. C’est un travail passionnant, exigeant et stimulant, avec peu de répit, mais ça reste un des plus beaux métiers du monde! »

Yvan Quirion, Domaine St-Jacques

Photo: Yvan Quirion, Domaine St-Jacques

Il faut aussi savoir que le secteur des boissons alcooliques est l’un des plus réglementés au Québec. Avant de vous lancer dans le vide et de construire votre chai, il est primordial de vous informer sur les lois, les règlements et les niveaux de taxation bien spécifiques à cette industrie, ainsi que sur les permis obligatoires dont vous devrez vous prévaloir.

Finalement, en plus des ministères provinciaux, de multiples organisations gravitent autour de l’industrie vitivinicole du Québec, dont plusieurs sont essentielles à connaître.

 
 

 

Vigneron, un métier aux multiples facettes

Être vigneron, c’est un peu comme être un superhéros faisant appel à différents pouvoirs selon les tâches à accomplir. 

Anne-Marie Lemire, vignoble Leon Courville Vigneron
Photo: Anne-Marie Lemire, Vignoble Leon Courville Vigneron
 
Comment l’expliquer? Lorsqu’on possède un vignoble, on côtoie de nombreux secteurs : la production (viticulture), la transformation (vinification), la distribution (la vente), et pour certains : l’agrotourisme. Le vigneron se transforme même en météorologue à ses heures! Dans ces conditions, il est impératif qu’il développe des compétences et des connaissances dans chacune de ces sphères.

Anne-Marie Lemire, de Léon Courville Vigneron, observe :

« En France, les gens peuvent faire les différents métiers du vin séparément, mais au Québec, on doit tout faire. Dans les champs, tu es agriculteur et tu dois maîtriser la taille des vignes, les traitements, savoir réparer un tracteur… Au chai, tu as les aspects “cuisine” et “chimie” à connaître. Mère nature nous apporte quelque chose de différent chaque année auquel il faut s’adapter. Si tu as une boutique, tu as aussi l’aspect “ventes” à t’occuper.

« Les gens s’attendent à ce que tu sois là pour leur jaser. Il faut que tu sois bon dans tout, mais en même temps, tu ne t’ennuies jamais. Vigneron est un métier loin d’être redondant! C’est un milieu créatif dans lequel il y a beaucoup d’espace pour grandir. Tu travailles dehors, tu fais des rencontres extraordinaires et, en plus, tu transformes un produit que les gens adorent! »

 

Savoir bien s’entourer, l’ingrédient clé

Vous vous sentez déjà écrasé par le poids des responsabilités? Ne vous laissez pas décourager par l’ampleur de la tâche. Être vigneron, c’est aussi savoir tendre la main à plusieurs paires de bras.

 
Sébastien Daoust et Josée Léger, VIgnoble Les Bacchantes

Photo: Josée Léger et Sébastien Daoust, vignoble Les Bacchantes

Dans le milieu du vin, l’esprit de collaboration est très présent. Savoir bien s’entourer, c’est trouver les bons experts et les bons fournisseurs pour chaque secteur. Un agronome vous aidera aux champs, un œnologue vous conseillera au chai. Votre famille et vos amis seront de précieux alliés durant la période des vendanges, et lors des séances d’embouteillage et d’étiquetage. Traitez-les aux petits oignons. Ils vous le rendront bien.

 « Si vous débutez, cherchez-vous un parrain vigneron. Trouvez un vignoble qui vous inspire, soit par ses vins ou par son approche comme entreprise. Ou tout simplement parce que vous avez des atomes crochus avec le propriétaire! Peu importe la raison, trouvez-vous une personne de confiance », conseille Sébastien Daoust, du vignoble Les Bacchantes.

Sébastien poursuit :

« La plupart des vignerons vont accepter de vous coacher. De la planification des premières vignes à planter jusqu’à la commercialisation des premières cuvées, il y a 10 000 pièges dans lesquels il ne faut pas tomber. Et 9990 d’entre eux ont déjà été vécus par un autre vigneron! »

 

Le Conseil des vins du Québec, un précieux complice de vos aspirations vinicoles

 

Non, être vigneron n’est pas de tout repos. Mais c’est un métier extrêmement gratifiant qui permet d’être en contact avec la nature et qui, surtout, rend les gens heureux. Quoi demander de mieux?!

Envie de relever le défi? Le Conseil des vins du Québec est une précieuse ressource vers laquelle se tourner. Contactez-nous aujourd’hui. Nous avons une mine d’or d’informations pour vous!

 
Conseil des vins du Québec
Ève Rainville et Marc Théberge
Sophie Daoust Les BacchantesLes enfants de la vigne