Vignoble et Cidrerie Coteau Rougemont : une famille d’entrepreneurs
Le vignoble familial Coteau Rougemont, c’est le rêve d’un aïeul réalisé sans le savoir, sûrement exaucé par la force du destin.
«En 2006, mon père Claude s’est porté acquéreur d’un verger sans savoir que chaque fois que mon grand-père passait par là, il disait que c’était la plus belle place de la région. C’est ma grand-mère qui nous a dit ça après l’achat!», raconte Michel Robert. L’endroit semblait ainsi être destiné à grandir sous les bons soins de la lignée familiale.
Si Claude et ses trois enfants ont récolté des pommes au début de l’histoire, ils se sont rapidement demandé ce qu’ils pouvaient faire de différent tout en conservant une partie du verger. « Rougemont est reconnu comme la capitale de la pomme : on a voulu proposer autre chose. La viticulture au Québec en était à ses débuts et on a décidé de se lancer », raconte aujourd’hui l’entrepreneur, à la tête d’un des plus gros vignobles du Québec.
Un peu plus d’un hectare de frontenac gris est ainsi planté en 2007. Du chardonnay s’est ajouté dans une autre parcelle en 2008 et ainsi de suite chaque année. Les premières cuvées sont commercialisées en 2010… et s’envolent en trois fins de semaine «alors que les vins québécois étaient moins connus à l’époque», rappelle Michel, fier du succès de sa famille.
Les choses vont bien et en 2012, les Robert se portent acquéreurs d’un deuxième domaine sur l’autre versant de la montagne et viennent ainsi doubler la superficie de leur vignoble. C’est aussi cette même année que les vins du vignoble Coteau Rougemont se retrouvent à la SAQ pour ne jamais cesser de l’être depuis, avec sa populaire gamme Versant (Rosé, Blanc et Rouge).
Au fil des années, les bâtiments ont été rénovés et l’offre agrotouristique bonifiée jusqu’à proposer un site pouvant accueillir des mariages et des événements allant jusqu’à 300 personnes. «Tout ça s’est fait graduellement… Au départ, on ne voulait pas trop grossir ni être à la SAQ, mais notre côté entrepreneur a pris le dessus!», explique Michel en riant. En effet, la famille est propriétaire de la compagnie de transport et distribution Groupe Robert et a depuis longtemps l’entrepreneuriat dans le sang!
Une histoire de famille
Toute la famille est très engagée pour le succès de son vignoble. «Tout le monde s’investit dans l’entreprise: mon père est encore très impliqué, mes sœurs et moi partageons les tâches et nos enfants commencent aussi à faire leur place», explique Michel dont le travail principal reste au Groupe Robert. «Isabelle travaille à temps plein au vignoble, est contrôleur et développe les marques et le côté marketing. Julie s’occupe du volet ressources humaines et je suis responsable de la relation avec la SAQ. Mon fils est quant à lui assistant-maître de chai, et mes nièces viennent nous aider en boutique. C’est sans parler de la dizaine d’employés à temp plein et des 75 travailleurs étrangers qui sont avec nous pendant la haute saison. C’est vraiment un travail d’équipe!»
Bien sûr, travailler en famille comporte ses défis. « Il faut faire attention à la relation: peu importe les obstacles, ta famille reste toujours ta famille. Il faut collaborer et regarder vers l’avenir en pensant au patrimoine familial avant tout.»
Après bientôt 20 ans d’existence pour le Vignoble Coteau Rougemont, Michel Robert est fier du chemin parcouru. «Quand on regarde derrière, on constate que ça a beaucoup évolué! Tout le milieu viticole du Québec s’est entraidé pour mieux faire connaître les vins d’ici et tout le monde s’est professionnalisé. Malgré tout, au vignoble, on reste une jeune marque si on se compare à des vignobles européens qui sont là depuis six ou sept générations! On ne peut rien tenir pour acquis; c’est facile de vendre la première bouteille en boutique, mais le défi est de vendre les suivantes», constate Michel.
Et quand vient le temps de proposer ses vins aux clients, le vignoble peut se targuer d’en offrir pour tous les goûts grâce à la vingtaine de produits – vins, bulles et cidres – que la famille s’assure d’adapter aux demandes et aux envies des consommateurs afin de rendre sa gamme «vivante».
Afin de vivifier encore son offre, la famille vient de mettre la main sur un domaine voisin dont le vignoble a une personnalité différente afin de proposer des vins eux aussi différents qu’elle commercialise sous le nom de Domaine Inselberg. Mais ça, c’est une autre histoire dont nous reparlerons bientôt…
Une famille d’entrepreneurs vous dites?
«J’aime beaucoup que les gens viennent nous voir à Rougemont et puissent, une fois qu’ils connaissent le domaine et notre histoire familiale, nous retrouver en épicerie et à la SAQ.» Michel Robert
